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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 10:33

Pitié...Allumez....

 



- Tu peux éteindre ? Je n'aime pas faire l'amour en pleine lumière. Je....j'ai peur oui, d'être là exposée à tes sourires.

Je n'ai pas envie de te livrer mes fragilités, Damien,  je ne supporte pas l'idée de te révéler mes défauts. Rien en toi ne m'inspire une confiance suffisante....non, ne te méprends pas, tu es un garçon tout à fait respectable et aux moeurs, me semble-t-il, des plus sérieuses.

Mais ...il n'y a pas en toi....


Comment formuler cette évidence indicible, ce mystère de la compatibilité chimique entre deux êtres ,en restant théorique et donc pas blessante pour ton amour propre de mâle en quête de manifestations criardes  auprès de sa guenon de partenaire?


.....oui, je ne trouve pas en toi, Dam....euh? Sébastien, cette promiscuité innée, cette résurgence inexplicable de familiarité rassurante dont je pouvais me sustenter en LUI.

J'ai dit lui? non, tu te seras sûrement trompé, nous ne sommes que deux sous cette nuit encerclante...tes bras resserrés qui m'enclosent d'une étreinte renfermante ligotent mes idées et ont sans doute enveloppé d'un voile entortillé un mot autre que j'ai prononcé.....

Oh, et puis, laisse tomber, va! Profitons de cette nuit, accomplissons un feu d'artifice de caresses prodiguées et de sensualité.

                                     Mais....vas-y, oui, touche-moi...comme cela oui!

Euh, Sébast'....Olivier?

Puis-je sans t'offenser émettre quelques propositions susceptibles d'améliorer notre propabilité de grimper ce soir au septième étage? Enfin, je ne voudrais pas paraître, comment dire, déplacée dans mes propos ou castratrice....c'est juste que....sans faire de dissertation ou de trop longs discours, les mots perdant toute nécessité probante lorsque les corps se déchaînent en un ballet plus ou moins imaginatif de figures chorégraphiques à la confortabilité et à la dangerosité relative...

Ok, ok, je fais bref, j'en viens au fait; enfin, je ne te dirai pas que ce que tu fais n'est pas à mon goût.... Mais, bon sang! ne me frôle pas , appuie, palpe! Ne cherche pas dans tes baisers la perversion, fille à la mode des étreintes modernes, cesse ce goût d'un raffinement artificiel de langues expertes et joueuses. Donne du vrai, du concret.

Pourquoi le sexe est-il devenu lieu privilégié de  fanfaronnades, de rodomontades ridicules de muscles en saillie transpirant et ahanant en un rythme soutenu d'entraînement quotidien en salle de gym,   forfanteries diverses où l'on  manifeste ostentatoirement ses connaissances théoriques en des simulations pratiques?

Les rapports charnels dénués de toute tendresse sont des bonbons qui restent confinés dans un bocal de mamie économe. Ils perdent toute saveur, nulle papille ne frémit, une sèche étreinte assaisonnée de quelques cris polis. Faire l'amour est une affaire d'alchimie sérieuse, tu ne le sens  donc pas?

 Mais...Oliv'....Patrick?  Montre-moi que tu me désires, plaque-moi contre toi, agrippe mes hanches ,prouve- moi que je suis là et que tu veux me faire du bien. Je veux des mains rassurantes qui progressent comme un baume apaisant sur ma peau réveillée. Un massage hommage à mon épiderme honoré. Touche moi avec la douceur de la luminosité d'une aube estivale.

Oui, masse-moi, presse-moi contre toi, embrasse-moi, câline-moi...donne-moi de cette tendresse si rare, réflexe trop arbitraire des amants passagers.

             Face à toi, face aux autres, toujours j'ai peur: du jugement de vos fossettes. Impression de passer un examen dès lors que les respirations rauques s'empressent et se serrent contre les nuques échauffées. Toujours recalée aux tests cruels des Donjuans volages ou passiblement blasée et désintéressée lorsque les résultats positifs s'affichent sur les yeux du futur amant éconduit. Enchaînement d'enlacements désillusionnés aux échéances toujours prévisibles et décevantes.

Je rêve d'un visage impassible et calme face à mon corps dénudé qui , d'un plissement subtil des yeux, me signifierait son ravissement non feint. J'aspire à la lente découverte de deux corps qui prennent leur temps et n'ont pas dans leur horloge interne le souci d'être performant.Des lèvres, des doigts, des peaux qui progressent ensemble dans cette respiration entrecoupée des bas-ventres excités; des sourires, des yeux qu'une gêne attendrissante étreint et pousse à entamer un ballet de tendresses compensatoires pour manifester sa vénération de l'Autre, son respect de son intimité et de son intégrité.


              Refuser d'être des bestialités sans âme, introduire la sensualité complice. Bouder les gémissements feints trop polis, prôner Le Sexe partagé sinon Rien.

Non, ne touche plus à cette lampe Pat'....Ludovic, restons au moins dans l'obscurité et, oui, faisons semblant une fois de plus.

Cessons les circonlocutions préliminaires et allons au fait ....puisqu'ainsi en a été décidé.

 

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