Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 16:35

mexique.pngPar Julie Cadilhac-Bscnews.fr/ Le huitième Festival International du Film sur l'Argile et le Verre a offert l'occasion délicieuse de découvrir l'univers d'artisans et de réalisateurs de documentaires du monde entier. De la journée du 31 mars 2012, par exemple, on retiendra d'abord le documentaire Creative Nature présentant le superbe travail  de William Morris, souffleur de verre californien qui a mis fin à sa carrière à l'âge de 49 ans et au sommet de sa gloire. Plusieurs de ses créations sont exposés dans des musées nationaux aux Etats-Unis.

Considéré comme un des artistes du verre les plus doués et les plus inventifs de sa génération, le film est l'occasion de confidences sur les sources de son inspiration; William Morris, très à l'écoute de ce qui l'entoure et des sens qui sont mis en éveil en percevant le monde, passe de nombreux moments en tête à tête avec la nature. Extrêmement téméraire ( on le voit nager avec des requins ou escalader des murs bien raides....), amateur de sensations fortes dans lesquelles il puise des couleurs ou des émotions , son art est aussi imprégné  d'archéologie et de culture tribale. Ce documentaire est d'ailleurs l'occasion de découvrir certaines de ses collections "Mazorca", "Cinerary Urns", "Canopic Jars", "Artifact Panel and Man Adorned" et de voir quelques unes de ses oeuvres éclore sous le chalumeau.

Ce samedi 31 mars, le Corum est parti en Espagne avec Mar de Fang qui retrace la genèse d'un gigantesque mural de céramique imaginé par Miquel Barcelo pour la Cathédrale deplate.png Majorque. Ensuite, arrivée en Chine avec Being With Clay, en compagnie de Yang Bailiang, âgé de 85 ans et qui reste une des dernières héritières de la tradition des poteries de la minorité Li; Being With Clay est un reportage aussi émouvant que drôle sur le bouleversement au sein de la société chinoise ,son évolution et la difficulté des anciens à accepter que leurs traditions ne disparaissent, la pénibilité de cet art dissuadant la jeune génération attirée par la grande ville . Deux autres films en compétition, également tournés en Chine, Clay in Yijing et China Heartbeat, évoquaient l'un la disparition progressive des plus grands fours de céramique départementaux et l'autre le pilonnage du kaolin par le triple marteau- pilon de Jingdeshen, actionné par un moulin à eau; l'occasion à nouveau d'une réflexion sur le contraste entre une chine citadine où le progrès s'emballe et des contrées plus reculées où les gestes quotidiens et laborieux restent les mêmes depuis des siècles. `

La journée de festival a offert en un moment rieur avec le court-métrage français de B. Verrier intitulé le Gnome Potier, mélange de documentaire farci d'humour et de séquences d'animation. Toujours du côté de l'Hexagone mais plus près du soleil, on a découvert le travail de Robert Canut , confectionneur de santons de Provence depuis 60 ans. Marie Delaruelle croque le portrait pagnolesque d'un artisan passionné qui fait surgir de l'argile brune des visages et des silhouettes familières des villages provençaux.

Enfin, un coup de coeur pour le documentaire "Trees of Life" qui explique les origines de potier.pngl'arbre de vie en céramique au Mexique. Ces arbres de vie, mélange savant de candélabres et de brûleurs d'encens, offerts initialement lors des mariages, sont des sculptures incroyables qui , du minuscule au gigantesque, racontent des histoires personnelles, familiales, professionnelles émouvantes.

Et puis, forcément, des films de moins d'intérêt, comme celui de K.Rush et B.Seiffeilein qui montre l'élaboration à rebours d'une sculpture du céramiste américain Ryan Labar ou encore le film expérimental de J.Brouwers, My life is a plate, qui ne met que très peu en valeur le travail céramique de l'artiste Lot Lemm qui ,pour la Need Compagny , a pourtant composé des décors en céramique d'une grande beauté.

Le FIFAV? Un rendez-vous documentaire fort enthousiasmant auxquels nous vous conseillons vivement d'assister l'an prochain!

 

Crédits-photo:

1.Trees of Life de Lisa Orr& Troy Lanier/ Etats-Unis/2011/Documentaire/ Extrait du film

2.My life is a plate de Joris Brouwers/ Belgique/2011/ Expérimental/Extrait du film

3.Le Gnome Potier de Benjamin Verrier/France/2011/ Fiction-Documentaire/ Extrait du film

Partager cet article
Repost0
1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 13:18

1633493_3_acb7_sex-in-the-comics-quand-le-sexe-emoustille-l.jpgPar Julie Cadilhac - Bscnews.fr/ L'érotisme, un sujet qui a des résonances multiples dans le monde de la bd. Récupéré par des crayons "underground" comme celui du "monstre à deux têtes" de Robert Crumb et de son épouse Aline  Kominsky.... macabre, mélange pervers d'horreur et de beauté, comme celui de Suehiro Mauro qui justifie ses dessins par cette phrase " trop de beauté est écoeurant"....humoristique comme celui de ZEP ou encore d'inspiration plus classique comme Milo Manara, il a de multiples visages et un énorme succès.

L'érotisme est un genre où le sexe paraît moins choquant que la photographie ou le cinéma et il semble moins culpabiliser les lecteurs qui peuvent toujours prétexter qu'ils lisent de tels livres "aussi" pour leur aspect esthétique. Au Japon, par exemple, on vend 250 000 mangas érotiques par jour! Comment expliquer un tel succès? Joëlle Oosterlinck propose un voyage aussi sexy que documenté dans l'univers de la bd érotique. Ponctué d'interventions d'un historien, Bernard Joubert, et d'auteurs ( Robert Crumb, Howard , ZEP, Rulf Konig, Bastien Vives etc...), on y apprend des choses passionnantes sur l'histoire du genre et par exemple qu'il est né dans les années 30, permettant de divertir dans un contexte géopolitique difficile, qu'il a vécu son âge d'or dans les années 70 malgré de nombreuses heures où on l'a censuré et montré du doigt. Milo Manara, reproduisant inlassablement le même type de "femme déesse", sorte d'Aphrodite dont le corps parfait répond à l'esthétique des statues gréco-romaines, dit que ce qui lui plaît le plus dans l'érotisme, c'est la transgression qu'il représente. Robert Crumb, avec ses femmes aux morphologies très rondes et aux traits imparfaits, évoque les avantages du dessin " qui n'a pas de limite. C'est du fantasme à l'état pur"; "avec le dessin, on peut faire n'importe quoi...faire l'amour à une femme sans tête par exemple". Zep préfère montrer une sexualité du quotidien: "j'adore la honte" affirme-t-il, "onsex-in-comicslight.jpg n'assure pas toujours" et montrer les ratés du sexe l'amuse beaucoup. D'ailleurs son album Happy Sex a davantage été applaudi par les femmes que les hommes, peut-être ont-elles plus d'humour sur les mésaventures du sexe que les hommes? Rufl König, auteur allemand aux silhouettes d'hommes très poilues, explique lui aussi qu'il aime raconter les aventures du sexe, bonnes ou mauvaises, et l'excitation ou pas qui en découle. L'auteur prend-il du plaisir à dessiner ses histoires érotiques? De moins en moins, affirment-ils tous....Aude Picault précise qu'au départ, oui, c'était excitant mais la contrainte de l'exercice régulier ôte beaucoup du charme à la situation. Zep, coquin, souligne que ce qu'il trouve excitant dans la bd érotique, c'est l'idée qu'à un moment donné, "une main a dessiné ça..."Le lecteur ne doit pas être qu'un simple voyeur" précise Tim Pilcher, il doit participer. Le fantasme est de toutes façons très subjectif. Autant de traits, autant de raisons d'être séduit ou pas par les récits mutins qui nous sont contés. Aujourd'hui et avant, la bande dessinée érotique n'a pas qu'un rôle divertissant; elle est le reflet d'une société et elle s'exprime, plus ou moins explicitement, sur des débats politiques: elle a contribué notamment à parler du sida, de l'homophobie, du racisme. Des mouvements féministes, gays, lesbiens, se sont appuyés sur elle et continue de le faire de façon salvatrice....Un documentaire à voir assurément!  Encore en projection au Théâtre-Odéon à Angoulême dimanche 29/01 à 15h30 et ce soir à 22h30 sur ARTE.

 

Rediffusions sur ARTE:

- Samedi 4/02/12 à 03h10

- Jeudi 9/02/12 à 01h05

- Dimanche 12/02/12 à 04h00

Partager cet article
Repost0
4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 19:11

3796204,property=imageData,CmC=3788438,CmPage=3758592,CmStyPar Julie Cadilhac - Bscnews.fr / La planète est à vendre: effrayante réalité que nous montre Alexis Marant dans un judicieux documentaire "Planète à vendre" que vous pourrez voir sur Arte le mardi 19 avril 2011.

Depuis quelques années, les crises alimentaire et financière ont eu des conséquences que nous imaginons mal. La sécurité alimentaire d'une part ,l'attrait du gain d'autre part, ont déclenché une course à l'achat de terres. L'occasion pernicieuse  notamment pour le Soudan, Madagascar, l'Ethiopie, l'Ouganda, l'Indonésie d'imaginer une alternative à leurs caisses vides. Monnayer leurs terres, leur unique richesse :  voilà ce que  les dirigeants de ces pays émergents  entreprenent de faire pour relancer leur économie.
Ce reportage, filmé sur trois continents, montre le Monopoly auquel se livrent de nombreux investisseurs qui ont compris que la planète  est un ventre qui réclame encore et encore et que l'avenir financier pourrait bien être dans l'agriculture. Pour une bouchée de pain, les pays en voie de développement louent ou vendent  leurs terres et rien n'est fait aujourd'hui à l'échelle mondiale pour protéger les intérêts des petits paysans autochtones qui sont chassés de ces terres ou obligés de travailler pour de nouveaux patrons qui leur proposent des salaires dérisoires. Alexis Marant mêle avec beaucoup de finesse deux voix: celles des investisseurs et celles des victimes de cette rapine autorisée. Deux mondes s'affrontent: celui des affaires où la concurrence et la productivité ne s'embarrassent plus de l'éthique, utilisent à foison des techniques qui appauvrissent la terre et sont fort préoccupantes pour la santé, celui des paysans qui résistent à la malnutrition et ont peur des répressions s'ils crient à l'injustice qui leur est faite. Un documentaire  pertinent qui se contente d'exposer des situations, de superposer des vécus et laisse à son lecteur  le choix de ses propres conclusions.
Alexis Marant nous montre également que la "colonisation" des terres ne se fait plus seulement aujourd'hui sur un axe nord-sud ; car si l'on voit un cynique investisseur français installé en Uruguay, on suit également les avancées d'investisseurs saoudiens et celle d'un Indien en Ethiopie. Si dans certains pays, une prise de conscience émerge...peu de peuples encore se sont révoltés  comme à Madagascar en 2009 contre Marc Ravalomanana qui avait signé un bail de location longue durée à l'entreprise coréenne Daewoo....et la terre continue de devenir une marchandise malmenée et pour laquelle aucune législation mondiale n'est instituée.
Planète à vendre, un documentaire à découvrir absolument. Une mainmise sur les terres cultivables qui ne manquera pas de  vous faire réfléchir sur l'évolution de notre société mercantile et de vous indigner !

(Crédit photo Arte France)

Partager cet article
Repost0

Décalée par Julie

Rechercher

Il suffit de cliquer...

Visites sur le blog décalé




Pour se sentir moins seul...

13406520-19661145

Write Spirit!