Premier atelier d’écriture de l’année.
Arrivée souriante. Discussions de rentrée. Des choix s’imposent. Des directions. Chacun s’exprime et tache de participer à la construction d’un projet commun. Bavardages sur un film primé tantôt aux césars. Très controversé. « Entre les murs ». Documentaire romancé d’un prof de lettres dans un collège où les élèves ne cherchent qu’ à faire le mur à la vitesse du son.
La discussion dévie et les choses se précisent : ma prose plumitive sent son heure arriver. ....
Bouillonnement intérieur, envie irrépressible de( Arghhhh !…je sais…j’utilise trop cet adjectif….mea culpa …) :....
Démolir le mur des silences quotidiens en un geste du stylo bic, partager en complicité littéraire les rages vainement contenues, discourir en trompe l’œil sur tous ces murs que j’ai rasés, -mes hontes, mes peurs-, sur ceux contre lesquels je me suis heurtée,-mes échecs, mes rancoeurs-, et…sur ce mur qui me fait face à chaque soirée ouvrée entre un steak tartare préparé à la hâte et le reportage de la 5, seule programmation acceptable pour les non-cablés aux projets sous couette peu aguicheurs. ....
Oui, écrire pour se libérer d’un emmurement notoire.....
Le thème est lancé par notre animatrice aux yeux de verveine , en clin d’œil au film évoqué en mise en bouche : « le mur » nous appelle.....
Le groupe se concerte, compile une série d’expressions et de mots liés à ce « mur » dans lequel on va droit. On tague nos carnets de notes décousues, l’esprit déjà taraudé d’hypothèses de jets d’encre futures.....
Silence. On y va.....
....
Et là, soudain, un rire énorme, à l’intérieur.....
....
Je déménage. J’ai décidé de changer de murs, espérant ainsi chasser loin quelques fils barbelés coriaces qui hantent mon paysage humain. Même si mon déplacement correspond à une translation ridiculement minuscule à l’échelle mondiale , internationale, régionale….même communale : un 'pas chassé' de 200 mètres.
Objectifs ambitieusement réfléchis : Rafraîchir, Trier, Redémarrer. ....
Bilan en fin d’année. Promis . Pour les lecteurs fidèles.....
Aujourd’hui, bras, mains, pieds, jambes, visage ont été maculés de peinture acrylique : mais oui ! vous savez ! la fameuse sous-couche indispensable avant la couche satinée…
Armée d’un rouleau, j’ai peint toute la journée.....
Et… avant d’être la plume collée contre ce nouveau mur, avant de n’avoir à m’attaquer de front à cet adversaire intimidant qu’est l’inspiration qui doit naître sur commande, je….n’avais étrangement pas songé à ce roulement saccadé aux dégoulinantes éclaboussures qui s’était imprégné dans mes doigts durant de longues heures ....
Et quoi ?....
