18 août 2009
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Les Combustibles, fils littéraire de Huit-Clos et de Fahrenheit 451.Histoire de ne pas faire comme tout le monde en cette veille de rentrée littéraire où Miss Nothomb va nous gratifier d'un nouveau roman , j'ai lu une de ses vieilles compositions.
Il s'agit d'une pièce de théâtre chétive ,dont l'édition de poche ne paye pas de mine, mais qui regorge de petits trésors de pensées.
La distribution d'abord:
- Le professeur: éminent érudit qui refuse d'endosser son manteau quand il est chez lui malgré le froid de canard qui règne dans la pièce
- Daniel,étudiant séducteur
- Marina, conquête de l'année de Daniel. Aux orteils gelés et prête à tout pour soutirer, même d'un ventre, quelque chaleur salutaire
Le cadre:
Une salle vide hormis une immense bibliothèque et dehors le chant sinistre de la guerre.
"Quel livre emmèneriez-vous sur une île déserte? Voilà une première question idiote. Quels livres auriez-vous le moins de scrupules à détruire? en est une autre plus nécessaire."
Amélie Nothomb nous livre un débat fort instructif sur LE LIVRE. On se prend à s'imaginer quels livres nous sacrifierionslors d'un autodafé forcé. Quels bouquins condamnerions-nous aux flammes sans hésitation? Tous répondront que les premiers à brûler seraient faciles: il suffirait de puiser dans le rayon contemporain à " Littérature Gossip Girl", "Romans policiers aux ficelles suintant sexe sale et sang coagulé" et "Autobiographies romancées à la sauce Beigbeder". Mais après, lorsqu'il ne restera plus que les bons?
Certains diront que les livres ne pèsent rien devant les besoins vitaux:
" En quoi ces allitérations vont-elles me faire oublier que je crève de froid?"
"-Mais professeur, je n'ai envie de rien, à part d'avoir chaud!
- Evidemment. Quand vous aurez chaud, vous aurez envie de mille choses. C'est ce que l'on appelle la hiérarchie des besoins."
D'autres crieront à la supériorité de l'âme sur le corps et que les livres sont une nourriture terrestre qui surpasse toutes les condiments, chauffages et autres nécessités triviales.
Cette pièce de théâtre a des airs de huit-clos sartrien. Les sentiments sont exacerbés par le froid et l'isolement. Face à la disparition progressive des livres chers, les protagonistes se livrent à une boulimie de lectures pour essayer de garder tout en mémoire.
Qu'attendez-vous d'un livre? pourrait être l'autre titre des Combustibles.
A. -Que notre vie n'ait pas de valeur artistique, c'est très possible. Raison de plus pour que la littérature en ait une.
-Ca vous arrange bien, n'est-ce pas? Votre vie peut-être être médiocre, puisque la littérature compensera.
Un livre est un bibelot que l'on contemple pour se consoler du monde.
B.Un livre , c'est un détonateur qui sert à faire réagir les gens.
Et vous , qu'en pensez-vous? A ou B?
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